🔴 Se préparer à l’ère de l’impensé

Cette séquence ne rebat pas juste les cartes, elle introduit une inversion complète de tout ce à quoi nos dirigeants croient et disent publiquement depuis l’après-guerre. Elle montre un manque cruel d'anticipation et d'imagination.

Une souveraineté numérique par la réglementation qui a ignoré les risques stratégiques

Depuis Sarkozy et surtout depuis Macron, la France doit s’appuyer sur les grandes plateformes américaines pour améliorer sa productivité, créer la transformation numérique de l’État et accélérer le développement de startups.

Cette stratégie avait deux avantages a priori :

  • Elle permet Ă  des non-ingĂ©nieurs d’être au centre du jeu. Elle a permis notamment Ă  des influenceurs ou au Conseil national du numĂ©rique (voire les deux) de “prĂ´ner la bonne parole” de la transformation numĂ©rique de la France avec les Big Tech.
  • Elle permet de fixer des limites par la rĂ©glementation (et pas par le code), permettant le dĂ©veloppement d'une vĂ©ritable industrie de la conformitĂ©.

Pour l’Europe, le choix d'une souveraineté numérique par la régulation s'est fait sans imaginer une seule seconde qu'elle ne marcherait que si l’acteur dominant, à savoir les États-Unis, acceptait de continuer à jouer à ce jeu.

Car il y a deux risques :

  • Utiliser des plateformes que l’on ne contrĂ´le pas pose des questions sĂ©rieuses d’extraterritorialitĂ© du droit.
  • Au-delĂ  de la question de la sĂ©curitĂ©, il y a aussi un risque de dĂ©pendance sur le prix du Cloud et de l’IA, qui impacterait, en cas de hausse non prĂ©vue, fortement notre productivitĂ©, mais aussi notre dĂ©ficit du commerce extĂ©rieur.

Nous vivons désormais dans un basculement de géopolitique technologique non anticipé

Cette vision ne tient plus ! (suite pour les abonnés)