Une rupture qui commence aujourd'hui
Nous sommes confrontés à un changement d’une ampleur inédite dans la conception des architectures des systèmes d’IA, et il est loin d’être certain que la majorité d’entre nous en mesure pleinement l’importance — et surtout l’impact radical que cela va avoir sur la manière dont nous écrivons des logiciels.
Je ne parle pas des outils de création de logiciels via prompt, ce qu’on appelle le vibe coding, qui vient de franchir un nouveau seuil avec le lancement de firebase.io de Google, un outil impressionnant (lien pour les abonnés à la fin de la newsletter).
Non, je parle des protocoles agent-à -agent (A2A) annoncés par Google, qui viennent s’ajouter au Model Context Protocol d’Anthropic. La combinaison de ces deux services ouvre un champ des possibles qui, à terme, va non seulement transformer la façon dont nous concevons les logiciels, mais aussi redéfinir les bases mêmes sur lesquelles notre société fonctionne.
La question qui m’interroge depuis quelques mois est celle-ci : que se passe-t-il lorsque nous changeons fondamentalement le substrat sur lequel repose l’exécution des logiciels ? Parce qu’en fin de compte, le monde dans lequel nous vivons est un monde de logiciels.
La fin du logiciel déterministe ?
Depuis 70 ans, nous avons toujours construit des logiciels de la même manière : avec des instructions explicites, des connexions explicites, bref, avec une logique explicite. Nous avons conçu des logiciels déterministes.
Chaque interaction doit être programmée, chaque flux de données doit être défini, chaque point de décision doit être entièrement cartographié. On parle de modèle en cascade qui est le standard. Indépendamment de la qualité du programmeur et du langage utilisé, on peut jouer sur la vitesse, la performance, la taille, voire l’élégance du code, mais une chose ne change pas : le logiciel ne peut faire que ce qu’on lui a dit de faire et rien de plus.
C’est toujours limitant et frustrant, car on vit dans un monde où il faut tout prévoir, où on connaît les limites de ce qu’on a créé. Avec le Web 2.0, on a étendu ça : ce n’est plus un humain face à une machine, mais des humains qui interagissent entre eux — dans des cadres programmés à l’avance, avec tous les effets de bord que ça implique.
À partir d’aujourd’hui, les choses vont s’accélérer. Et beaucoup d’ingénieurs ne l’ont pas encore vu venir.
MCP : une brèche dans le code
MCP est la première vraie brèche dans ce paradigme, car au lieu de programmer exactement comment une IA devrait utiliser des outils, MCP permet de parler et de décrire les outils et leurs capacités d’une manière structurée, puis laisse l’IA déterminer comment les utiliser.

C’est un changement subtil mais vraiment profond. Nous passons de la programmation explicite à la description de capacités. Le prompting devient l’interface.
MCP est donc en train de transformer la façon dont nous concevons les logiciels. Nous avons des agents qui déterminent eux-mêmes comment ils utiliseront des outils existants via le protocole MCP.
Imaginez un système MIDI où la machine configure seule les synthés branchés, après que vous lui ayez juste dit le style de musique.

A2A : l’intelligence devient réseau
MCP est en train de révolutionner la relation entre systèmes d’IA qui se parlent directement sans passer par nous, mais il manquait quelque chose pour que la révolution soit complète. C’est là qu’intervient A2A, ou agent-à -agent de Google.
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