🔴 Nomination au Campus Cyber et signal à l'écosystème
Je commence par féliciter Jeoffrey Célestin-Urbain pour sa nomination à la direction du Campus Cyber.
Comme je l’ai souvent dit, le monde du cyber est organisé en castes et groupes d’intérêts historiques qui ont parfois du mal à travailler ensemble. Le Campus Cyber à Paris devait être le lieu d’une telle collaboration avec l’État, inspiré en partie du modèle de Station F. C’est autre chose qui a émergé.
Je parle rarement du Campus Cyber, car je le connais mal. Je n’y ai été que brièvement invité une seule fois par son directeur général, pour un déjeuner sur place. Mais je n’y ai pas rencontré ses membres — à la différence du Campus Cyber breton, qui m’a invité plusieurs fois et a organisé des rencontres avec les entrepreneurs locaux.
J’aime beaucoup l’équipe et les gens du cyber en Bretagne, qui ont réussi à faire un écosystème alliant bienveillance et expertise.
Comme beaucoup d’entre vous, on m’a transmis les deux professions de foi des finalistes. Je les ai incluses à la fin de cette newsletter dans la partie abonnés. Leur lecture m’a convaincu qu’il faut quelque chose à côté des institutions pour réfléchir au monde du numérique et du cyber.
Une nomination qui clarifie l’intention de l’État
La nomination de Jeoffrey Célestin-Urbain au Campus Cyber, un haut fonctionnaire, profil ENA issu du monde de l’intelligence économique, qui n’est ni entrepreneur, ni technologiste, ni homme politique, laisse à penser que l’État n’est plus dans une logique de développement du Campus, mais plutôt de reprise en main.
- Ce choix semble marquer un retour à une approche administrative et réglementaire, plutôt qu’à une logique stratégique et de développement économique. On est pourtant à une époque où l’on peut vendre des boîtes de cyber à 30 milliards à Google.
- On revient à une stratégie de service minimum : mise en œuvre de NIS 2, cadre réglementaire européen, mais pas de logique d’investissement, de croissance ou d’innovation.
L’objectif implicite : resserrer les boulons, plus que construire une industrie.
Je comprends qu’il y a un contexte spécifique lié au Campus Cyber, qui doit devenir break-even, mais je ne rentre pas dans ces questions — encore une fois, je ne les connais pas. Je m’intéresse plutôt aux signaux envoyés.
2025 ne se traversera pas en pilote automatique
À tous les entrepreneurs, mais aussi aux cadres dirigeants du monde cyber : 2025 n’est pas l’année où il faut se contenter d’un service minimum.
- Les dirigeants et entrepreneurs doivent prendre position sur les enjeux numériques, cyber et géopolitiques.
- 2025 est une année de bascule : ceux qui ne se positionnent pas maintenant perdront les opportunités à venir.
Le contexte a changé :
Contexte technologique : la montée en gamme de l’IA change la donne produit mais aussi la menace. Il faut lancer de nouveaux produits.
Contexte géopolitique : nouvelle posture américaine, menaces russes et chinoises amplifiées → remise à niveau nécessaire des gouvernances et des opportunités stratégiques.
Massification des attaques : explosion de la demande cyber à venir dans tous les domaines, c’est le moment de grandir en Europe, voire dans le reste du monde.
Rejoignez le Conseil de la Résilience Numérique
Chacun devrait prendre au moins une heure par semaine pour réfléchir à sa stratégie et à sa vision en 2025, et pas uniquement rester dans le day-to-day. C’est pour cela, entre autres, que j’ai créé le Conseil de la Résilience Numérique.
Le Conseil de la Résilience Numérique, un espace de réflexion libre, hors des institutions classiques et des scénarios convenus, basé sur une vision entrepreneuriale du numérique.
Je propose Ă toutes les start-up de la cyber, et aux membres du Campus Cyber, de nous rejoindre !
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