đź”´ La vision (et les limites) de l'architecte des tarifs douaniers

Une stratégie sans filet qui fait entrer le commerce international dans l’ère de l'impensé.

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Hello!

Vous avez été nombreux, notamment lors du FIC/INCYBER à me demander ce que je pensais des tarifs douanier de Trump et de l'impact en Europe.

PS: La table ronde sur sur l'Europe sous Pression La conférence à laquelle j’ai participé est d'ailleurs en ligne (à 2:04:51)

Table ronde modérée par Charlotte Kan, en présence de Jonathan R. Cohen, diplomate américain, ancien représentant adjoint des États-Unis auprès des Nations unie lors de l'administration Trump, Yves Leterme, ancien Premier ministre de Belgique, Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis et auprès des Nations unies et Augustin de Romanet, président de Paris Europlace ancien patron d'ADP et de la caisse des dépots.

Pour comprendre la question des tarifs, il faut s’intéresser à Stephen Miran, une figure encore peu connue en Europe. Ancien conseiller au Trésor sous Trump, il est aujourd’hui président du Council of Economic Advisers des États-Unis.

Dans un document de 41 pages intitulé “A User’s Guide to Restructuring the Global Trading System”, il a posé les bases d’un plan visant à remodeler le commerce mondial au profit des États-Unis. Ce texte est devenu le socle de la stratégie tarifaire américaine.

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Comprendre sa vision est donc essentiel.

Le retour des tarifs comme arme de pression ciblée

Contrairement aux mesures générales de 2018, Miran propose une stratégie fondée sur des frappes tarifaires sélectives. L’objectif est d’identifier les vulnérabilités de chaque partenaire commercial pour les forcer à renégocier des accords bilatéraux, sans passer par les structures multilatérales.

Il faut rappeler que les tarifs douaniers sont souvent appelés taxes d’importation. C’est donc une nouvelle taxe qui a été mise en œuvre par l’administration Trump.

Un dollar affaibli pour regagner en compétitivité

Le texte défend une politique de dollar faible — non pas via une annonce directe, mais par des ajustements indirects et des accusations ciblées de manipulation monétaire contre d’autres pays. Le but : améliorer la balance commerciale tout en maintenant le rôle stratégique du dollar dans le système mondial.

Fin du multilatéralisme, retour au bilatéral sous contrainte

Miran considère l’OMC et les accords globaux comme inefficaces. Il prône un retour à des négociations bilatérales, plus rapides et déséquilibrées, dans lesquelles les États-Unis imposeraient leurs conditions. Une logique de deal permanent, transactionnelle, sans cadre stable.

La volatilité comme outil politique

L’un des points centraux du texte est l’acceptation – voire l’utilisation délibérée – de la volatilité économique. Pour Miran, les chocs créent les conditions d’une reconstruction à l’avantage des États-Unis. C’est une logique de disruption assumée.

Un pari sur la centralité américaine

La stratégie repose sur l’idée que la taille du marché américain, la puissance du dollar et la supériorité militaire offrent un levier suffisant pour imposer de nouvelles règles. C’est une vision unilatérale, qui suppose que le reste du monde reste captif du système dominé par les États-Unis.

Mais plusieurs failles majeures apparaissent dans ce projet :

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