Une voix différente, une voie différente
Bonne année 2024!
C’est reparti pour une nouvelle série de newsletters et pour décrypter le numérique de l'incertitude.
Autant le préciser tout de suite, la newsletter de Cybernetica n’aura rien à voir avec les autres publications que vous pourriez lire sur le numérique. Il ne s’agira pas non plus ici de faire la synthèse de ce que vous pouvez lire ailleurs.
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Une nouvelle aventure textuelle autour du passé, du présent et du futur du numérique
L’année dernière, j’ai profité d’un nouveau projet d’IA sur lequel je travaillais pour me replonger dans mes archives (j’ai tout gardé depuis les années 80) et relire tout ce qu’il se disait à l’époque sur l’intelligence artificielle, la cybernétique et la micro-informatique.
L’occasion aussi de me réimprégner de la vision de l’époque — les documents de recherche du Xerox PARC sur la métaphore du bureau, des listings pour Atari et Apple, des manuels de programmation de langages oubliés ou encore des livres fondateurs sur l’intelligence artificielle.
Et de parcourir des caisses entières de DVD et de livres de science-fiction qui gagneraient à être plus connus aujourd’hui des jeunes générations.
Le besoin de créer un espace pour l'introspection, la réflexion et la prospective
J’ai eu plusieurs vies numériques depuis 1982, date de ma première connexion en ligne. Pendant longtemps j’étais le « plus jeune » dans cet univers en France.
Je ne me rendais pas compte de la chance que j'avais d’avoir un modem (et pas juste un Minitel) à la maison. C’est en regardant dans le rétroviseur que je me suis rendu compte que j’avais été témoin d’une période révolue, qui s’est éteinte avec l’émergence de l’Internet commercial.
Une période racontée partiellement dans le livre The Modem World : A prehistory of Social Media de Kevin Driscoll.
La période qui suivit, celle de la Cyberculture, un mélange d’utopie de la Silicon Valley et de visuel à la MTV, a elle aussi été effacée par l’arrivée d’une culture commerciale Internet grand public.
Aujourd’hui, quel que soit le livre sur l’histoire de l’Internet, on résume souvent cette période à un chapitre ou quelques phrases: les débuts utopiques du réseau.
N’oublions pas que l’histoire est souvent racontée par les vainqueurs et que, dans le cadre de la révolution Internet, les opérations de communication des géants du numérique ont minutieusement effacé toute les hésitations, combats d’entreprises ou d’idéologies de cette période pour la remplacer par un storytelling simpliste, repris en coeur par la plupart des spécialistes de la technologie en France.
Après tout, si la jeune génération savait qu’il existait quelque chose d’excitant avant l’iPhone et la domination du Net par sept entreprises, elle pourrait oser imaginer qu’il existe quelque chose d’autre à construire en dehors de cet univers normé.
Se battre pour réhabiliter le passé est aussi un combat pour libérer le futur.
Raconter les histoires oubliées du numérique
Ce n’est que très récemment que j’ai ressenti le besoin de partager et de raconter ces histoires oubliées du numérique.
Si ma passion pour le numérique est demeurée intacte, c’est qu’elle a su s’entremêler avec d’autres passions et une grande curiosité. Des premières modem parties aux premières raves de Burning Man et des docks de San Francisco, de Radio Nova à Davos, j’ai toujours apprécié les grands écarts culturels et sociologiques. Avec l’idée d’observer ces moments avec un regard d’ethnologue du moment présent.
Aujourd'hui le numérique me semble plus normé. Les conférences tech se ressemblent presque toutes. Elles évacuent le mythe et la culture pour laisser place à un univers exclusivement transactionnel. Même les t-shirts des startups que je collectionnais dans les années 90 sont juste devenus un uniforme fade et sans intérêt. Le symbole d’une allégeance à une mission à laquelle on ne croit plus vraiment.
La startup est-elle encore un projet rebelle?
Si je suis plus critique du monde numérique aujourd’hui, c’est que je le trouve beaucoup moins entrepreneurial qu’il y a 15 ans.
- Avant, les startups étaient le chemin le plus risqué, le moins compris ; aujourd’hui c’est la voie royale.
- Avant, l’innovation se bricolait dans les garages ; aujourd’hui elle vient des labos des Big Tech, qui contrôlent tous les outils, ne laissant que très peu de marges de manœuvre aux entrepreneurs qui veulent encore changer le statu quo.
Mais curieusement, tout cela est peut-être déjà en train de changer.
Survivre à l’innovation et l’innovation pour survivre
Pendant la guerre en Ukraine, des petites start-ups se sont mises à construire des produits impensables cinq ans plus tôt. Des produits utilisés en combat réel qui n’auraient jamais pu passer les règles de conformité ou les appels d’offre de l’OTAN, ringardisant ainsi les constructeurs historiques du monde militaire.
Lors d’une visite au salon du Bourget, j’étais impressionné par la démonstration de force de la Turquie qui mettait en scène ses drônes. Rien ne correspondait à ce que j'imaginais d’un monde militaire dominé par les grandes entreprises de défense.
La personne qui m’a orienté sur cette piste est Palmer Luckey, l'énervant fondateur d'Oculus qui s’est lancé avant tout le monde sur ce secteur avec Anduril.
L’une des raisons des progrès rapides dans ce secteur, c’est que contrairement aux marchés de la technologie classique , il n’y a pas de plateformes monopolistiques pour imposer des règles ou limiter son développement.
Le besoin de survivre est aussi un excellent stimulant pour la disruption.
Désormais, il suffit de bricoler des drones reçus de Taiwan pour créer les bombes de demain. Il suffit d’un serveur Edge et d’un Starlink pour créer des réseaux téléphoniques 5G jetables et échapper aux brouillages et à la surveillance de l’armée Russe.
Mais aussi, parce que la guerre n'a pas les mêmes règles de droit, elle est un moyen idéal pour tester tout ce qui ne serait pas acceptable en temps de paix dans nos démocraties libérales.
Par exemple, l’usage immodéré de la reconnaissance faciale sur les cadavres, ou la létalité autonome des drones kamikazes.
Toutes les entreprises qui ont des problèmes réputationnels, comme Clearview AI ou Palantir, se sont fait une nouvelle virginité sur les terrains de guerre ukrainiens où elles sont accueillies en héros. Nous en parlerons lors d’une prochaine newsletter pour nos abonnés.
Le risque géopolitique, une contingence absente de la politique numérique française
Face à l’augmentation du risque géopolitique, c’est une autre politique numérique qu’il faudrait mettre en œuvre en France, avec des arbitrages plus courts et des processus de sélection des financements moins classiques. Les grands objets de financement comme la BPI et France 2030 sont en train de s’en rendre compte.
En acceptant de vivre sous la domination des Big Tech, et en augmentant la bureaucratie normative au niveau de l’Europe, nous sommes peut-être en train de passer à côté de notre meilleur atout : inventer le futur sans les règles stupides ou injustes des grandes plateformes.
La période du Covid aura été un modeste appel d’air qui nous a permis de d'entre apercevoir le potentiel créatif en France. Une parenthèse vite refermée, hélas.
Un changement qui aurait été pourtant bienvenu au moment où nous affrontons un monde bien plus complexe.
Comprendre le monde qui vient
Pour comprendre le monde qui vient, j’ai mis en place depuis assez longtemps une grille d’analyse sur laquelle je vais aussi m’appuyer pour Cybernetica.
Ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours essayé de proposer des analyses différentes face au prêt-à -penser du numérique qui domine les débats et les décisions politiques en France.
Ma façon de voir les choses n’a pas vraiment changé après toutes ces années.
La notion de souveraineté numérique est avant tout liée à la création de ses propres outils. Un savoir-faire logiciel tout à fait abordable, dès lors qu’on accepte de financer des acteurs différents et de mettre les moyens là où c’est très risqué.
Si on arrête de le faire, on perd sa capacité à construire le futur.
Et on commence Ă utiliser le futur des autres.
C’est un peu ce qu’a fait la France après la parenthèse du Web 2.0 en embrassant les services des GAFAM.
Adulée pendant quelques années, ma génération d’entrepreneurs a rapidement été mise à l’écart pour donner naissance à la French Tech et la startup nation, une version institutionnelle du numérique à la française.
Je n’ai jamais été vraiment à l’aise dans ce discours performatif qui, à mon avis, n'a pas su préparer la France aux véritables défis du 21ème siècle. J’ai rapidement senti que le discours que je portais ne cadrerait pas vraiment avec la vision officielle. Enfin, c’était vrai jusqu’au Covid et au retournement complet de discours.
C’est d’ailleurs le grand paradoxe de la startup nation et de la nouvelle politique européenne. Ce sont ceux qui ont le plus désindustrialisé qui sont désormais à la tête de plans de réindustrialisation et de reconstruction.
Et ce sont ceux qui abhorraient l’idée d’une souveraineté numérique qui en sont aujourd’hui les principaux défenseurs.
J’ai senti un changement. Comme par exemple recevoir un coup de fil de l’Élysée pour me demander les slides d’une de mes conférences pour un Conseil de Défense.
À croire que certaines de mes prédictions n’étaient pas si mauvaises que cela.
Construire en 2024 une résilience créative
C’est pour partager à un plus grand nombre d’acteurs que j’ai décidé de prendre le temps d’écrire cette newsletter.
Et c’est parce que je ne suis pas le seul à vouloir comprendre comment le monde évolue que je monte le think tank en parallèle.
Depuis le premier volet de ma trilogie sur la souveraineté numérique, Comment la France s’est vendue aux GAFAM, j’ai découvert que beaucoup de gens, notamment au sein de l’État, partagaient mon analyse. Je suis allé à leur rencontre.
Que ce soit dans monde de la technologie, de la sécurité informatique mais aussi dans le militaire et la sécurité civile, j’ai découvert des centaines d’acteurs dévoués, compétents. Tous sont capables d’apporter de l’expérience et de la sérénité face au bruit chaotique de ces dernières années.
J’ai toujours apprécié débattre avec des gens qui ne sont pas forcément d’accord avec moi, mais j’ai décidé de ne le faire désormais qu’avec ceux qui partagent la même croyance ;
Nous ne reviendrons pas au monde d’avant le Covid. Ni économiquement, ni technologiquement, ni géopolitiquement.
Nous sommes entrés dans l'inconnu, et il faut l’accepter humblement.
La sagesse du monde ancien
J’aime réécouter cette prédiction du journaliste anglais Rex Malik dans cette émission de la BBC en 1982.
Sa vision prémonitoire du monde fait forme d’avertissement. En 1975 il avait été le seul à avoir le courage de critiquer la toute-puissante société IBM. Reine de Wall Street, personne n’était capable d’imaginer la fin de son règne. Malheureusement décédé en 1992, il n’aura pas eu le temps de voir sa prémonition se réaliser une décennie plus tard. C’est aujourd’hui son prestataire logiciel de l’époque, Microsoft qui est la société la plus valorisée de l’histoire.
Nous sommes quelques-uns à avoir imaginé la fin de l’Internet tel que nous l’avons toujours connu.
Et maintenant où va-t’on ?
C’est un secret de polichinelle, tout le monde se prépare à un monde compliqué. Je dînais il y a quelques mois avec l’un des patrons d’une des plus grandes entreprises de technologie en Europe, et il me disait que s’il ne le disait pas publiquement pour ne pas affoler ses actionnaires et ses clients, il se préparait en interne pour cette éventualité.
2024: Au cœur de la décennie incertaine
Le début de l’année est toujours propice aux grandes prédictions.
La majorité des analystes que j’ai entendus sont guère optimistes sur ce nouveau cru. Ian Bremmer s'est même inspiré de Harry Potter pour décrire 2024 comme une année Voldemort, ou année que l'on ne doit nommer.
Mais 2024 semble être une année difficile parce qu’elle fait suite à une fin d’année 2023 catastrophique. Il pourrait pourtant y avoir des lueurs d’espoir. La victoire du parti au pouvoir à Taïwan est un signe bienvenu de stabilisation.
La bonne façon de regarder 2024 est de l’inscrire au cœur de la décennie, une décennie incertaine qui a démarré par la crise du Covid et qui ne semble pas faiblir en termes de disruption depuis.
La plupart des événements (Moyen-Orient, pandémie) étaient pourtant prévisibles, même s’ils ont eu la mauvaise idée d'arriver l’un après l’autre.
Depuis l’implémentation réussie de ChatGPT, l’IA a pris une ampleur qu’on aurait eu du mal à imaginer auparavant. Intégrer des modèles non-déterministes, c'est-à -dire imprévisibles dans leurs réponses, dans des pans entiers de notre société, sans prendre le temps d’en comprendre les effets à moyen terme, est inédit.
Car au-delà de la technologie elle-même, c’est surtout l'introduction d’idéologies nouvelles et parfois toxiques dans la décision publique. L’IA et la vision du futur qu’elle pourrait imposer est la nouvelle bataille politique de la décennie. Nous en parlerons dans une prochaine newsletter.
L’IA est un besoin vital pour notre avenir.
Non pas parce qu’il va permettre aux lycéens et aux consultants de McKinsey de passer moins de temps à écrire leurs présentations, mais parce qu’elle pourrait amoindrir les effets d’une démographie vieillissante dans une partie du monde et devenir le partenaire culturel d’une jeunesse qui veut rompre avec la continuité du monde de l'après-guerre.
Automatiser le monde trop vite, un héritage malsain de la génération des baby-boomers
Le plus fascinant avec la génération des Zoomers (ou génération Z) aux États-Unis, c’est que c’est la plus petite génération à entrer sur le marché du travail. Elle arrive au moment où les baby-boomers partent à la retraite et retirent leurs économies. Ce qui de facto nous oblige à croire plusieurs choses :
- Que la bourse américaine sera forcément affectée.
- Que l’argent qui fait tourner l’économie va venir d’ailleurs, et qu’il aura une autre orientation économique.
- Que nous entrons dans un monde où le capital n’aura jamais été aussi peu cher qu’il ne l’est aujourd’hui.
- Que le marché de l’emploi n'aura jamais été aussi grand qu’il ne l’est aujourd’hui.
C’est au moment précis ou s’entrechoque le passage de témoin entre deux générations incompatibles culturellement que l’IA générative a décidé d’entrer dans nos vies.
C’est aussi le moment où beaucoup d’employeurs doivent faire face à une pénurie durable de talents, mais aussi de vocations.
Remplacer les gens par des machines ou par du logiciel, aussi intelligent soit-il, fera aussi chuter la consommation et donc la production de matières premières.
Nous entrons peut-être aussi dans un monde où les produits phares des baby-boomers vont disparaître, à commencer par la viande comme l’explique cette étude.
Le marché des boissons alcoolisées, l’une des industries les plus importantes de la France et de l’Europe, sera aussi affecté.
Chaque pays ne sera pas touché de la même manière. La France se tient pour l’instant grâce à sa natalité, l’Allemagne est déjà dans le rouge depuis les années 80.
Les Éats-Unis, qui vont bénéficier de la proximité du Mexique, ont encore de beaux jours devant eux.
La Chine est dans une situation compliquée et il n’est plus vraiment possible d’obtenir des chiffres fiables. Sa main-d'œuvre est devenue l'une des plus chères d’Asie, ce qui explique le choix du Vietnam pour de nombreuses marques de technologie.
À l’heure où tout le monde regarde son bilan démographique et ses changements de population, la question des stratégies d’automatisation et de maintenance des infrastructures pour lesquelles la main-d'œuvre qualifiée va manquer se pose partout.
Faut-il encore rappeler que nous avons dû faire venir d'Amérique du Nord des soudeurs spécialisés pour réparer nos centrales nucléaires, en arrêt contraint, alors que la guerre en Ukraine avait fait exploser le prix de l’énergie ?
Comme je l’ai dit plus haut, la question de l’automatisation est surtout une affaire d’idéologie.
La radicalisation de l'âge d’or de la science-fiction
Une idéologie qui reprend les points les plus sombres de la science-fiction et qui les repackage comme une vision viable pour l’humanité.
D’un côté, il y a des entrepreneurs du numérique comme Elon Musk et Peter Thiel qui imaginent un monde occidental entièrement automatisé qui pourrait s’extraire du monde global et vivre en autonomie, laissant le sud comme un vaste champ d’exploitations de terres rares et de main-d'œuvre semi-automatisée et corvéable à merci. Un environnement qui serait protégé de l’extérieur par une nouvelle armée technologique autonome et de l'intérieur par de nouveaux mécanismes de surveillance ultra performant. Faut-il rappeler que l’équivalent civil des drones militaires utilisé en Irak et en Afghanistan pouvait survoler certaines manifestations sur le sol américain.
De l’autre la Chine, l’Inde, le Moyen-Orient et une partie de l’Afrique, qui espèrent que l’automatisation et l’intelligence artificielle seront les outils d’un basculement du monde en leur faveur.
L’Europe comme la France sont pleines de bonnes intentions mais semblent totalement dépassées.
La bataille des idéologies
Il n'existe pas qu’une mais de nombreuses théories sur les évolutions de l’IA et de la technologie. Les plus populaires ont été mises en avant par la chercheuse en IA Timnit Gibru sous l’acronyme TESCREAL.
Cela fait plus de 30 ans que je suis l’évolution de ces idéologies sur les BBS et sur les réseaux. Elles changent parfois de nom et sont désormais adoptées par une partie de l’alt-right américaine.
Le grand public ne les a découverts qu’à la suite de la tentative ratée de congédier Sam Altman d’OpenAI.
Leur point commun, c’est qu'elles sont essentiellement californiennes. Face à elles il y a les travaux de la cybernétique sociale qui ont été l'inspiration du Crédit Social en Chine.
Mais l’Europe est-elle vraiment absente de ce combat idéologique ? Bien au contraire !
Continuer à défendre une vision humaniste de la Tech européenne ?
La vision fragile mais réelle d'une technologie à l'européenne reste celle qui a offert le Web et Linux au reste du monde. Une vision humaniste et politique qui s’est au début des années 80 surtout exprimée entre l’Allemagne et la Hollande, avec ses groupes de hackers légendaires. Mais aussi dans les labos de toute l’Europe qui ont souvent imaginé un futur ouvert et capable de donner une priorité aux humains.
Mais une vision qui n’est plus défendue en Europe.
Il y a quelques semaines, il aurait fallu faire les gros titres de la presse sur le décès de Niklaus Wirth, l’un des pionniers de cette informatique humaniste européenne et l’inventeur notamment du langage Pascal et le créateur du Lilith, machine en avance sur son temps. Rien dans la presse généraliste.
Prendre le temps de parler de ces héros inconnus de la Tech européenne
Ces héros dont le nom a été effacé des mémoires collectives sont d’une certaine manière l'exact contrepoint de la vision des ingénieurs star de l’IA de la Silicon Valley, qui promeuvent une vision du futur dénuée de poésie et humanisme.
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