🟱 SouverainetĂ© numĂ©rique et loi SREN

Réfléxions sur la souveraineté numérique avant le vote de la loi SREN en 2023.

🟱 SouverainetĂ© numĂ©rique et loi SREN
Note d'analyse au moment du vote de la loi SREN

Quel impact du projet de loi SREN sur la souveraineté numérique?

C’est la question que je me suis posĂ©e en arrivant aux universitĂ©s d’étĂ© d’Hexatrust qui rĂ©unit l’ensemble des acteurs de la CybersĂ©curitĂ©. 

đŸ‡ȘđŸ‡ș
MAJ: La France n'a plus besoin de transposer dans son droit national le Digital Service Act et le Digital Market Act puisque c'est un reglement qui s'applique déjà. Cette loi n'est a priori pas nécessaire.

Au niveau de l’Europe, l’ambition pour le DSA est de rĂ©guler les gĂ©ants de l’Internet sans introduire de contraintes trop fortes sur l’ensemble de l'Ă©cosystĂšme. À cet effet, le concept de Gatekeeper a Ă©tĂ© inventĂ©. En gros, il met surtout la pression sur les GAFAM et TikTok. 

👎
La loi SREN, qui aurait pu se contenter de suivre les rÚgles du DMA et du DSA veut ouvrir un chantier bien plus large et trÚs risqué.

DerriĂšre les grands discours pour rĂ©glementer l’anonymat, interdire l’accĂšs des mineurs aux sites pornographiques, ou encore rĂ©guler les rĂ©seaux sociaux, se cachent des intĂ©rĂȘts commerciaux importants

Par curiositĂ©, j’ai Ă©coutĂ© les premiers dĂ©bats qui Ă©taient retransmis sur le site de l’AssemblĂ©e nationale.

đŸ”„
Cette loi est un baptĂȘme du feu pour le nouveau Ministre du numĂ©rique.

Une des choses que j’avais remarquĂ©e dans ses discours, c’est qu’il fait trĂšs attention Ă  ce qu’il dit. Mais en se voulant plus consensuel, il est plus compliquĂ© Ă  traduire.

đŸ€·â€â™‚ïž
Quelle est sa position personnelle sur la souverainetĂ© ? Je suis incapable de vous le dire. 

Trois choses m’ont interpellĂ© dans cette loi : 

1ïžâƒŁ
La premiĂšre, c’est l’idĂ©e que le solutionnisme technologique a rĂ©ponse Ă  tout : un problĂšme, une startup.

Lors d’une prise de parole chez Jean-Marie Cavada, j’avais Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© que le Ministre parle d’une solution de WEB3 pour gĂ©rer l’authentification des mineurs sur les sites pornos sachant qu’il n’existe pas grand-chose aujourd’hui de probant dans le domaine. 

Lors du dĂ©bat sur la loi SREN, j'ai entendu de la part de quelques dĂ©putĂ©s exactement le mĂȘme discours :  « Je connais une super startup qui peut faire des miracles Â», un discours plutĂŽt Ă©tonnant de la part de dĂ©putĂ©s qui doivent respecter un devoir de neutralitĂ©. 

Pour avoir suivi pendant 20 ans les lois sur le numĂ©rique, c’est la premiĂšre fois que je vois des solutions techniques proposĂ©es par des acteurs privĂ©s comme rĂ©ponse Ă  un argument juridique.

⚖
La loi n'est-elle pas censée rester neutre sur les choix technologiques et commerciaux ?
2ïžâƒŁ
La seconde, que j’ai remarquĂ©e en discutant avec les acteurs du secteur, c’est que des dĂ©cisions avec des impacts industriels forts sont dĂ©sormais transfĂ©rĂ©es Ă  une agence, l’ANSSI (Secnum Cloud) et Ă  deux autoritĂ©s indĂ©pendantes, l’ARCOM (sites pornos et rĂ©seaux sociaux) et l’ARCEP (interopĂ©rabilitĂ© du Cloud)

Historiquement, l’ANSSI a une mission de protection et de rĂ©silience des infrastructures (elle fait d’ailleurs un travail remarquable.) et l’ARCOM et l’ARCEP sont des organismes de rĂ©gulation respectivement de l'Audiovisuel et des TĂ©lĂ©coms.

Avec cette nouvelle loi, elles deviennent des faiseurs de rois. 

đŸ„‡
Une certification Secnum Cloud, un tampon dĂ©livrĂ© par l’ANSSI
đŸ„ˆ
Un rĂ©fĂ©rentiel technique de protection des enfants (qui sera dĂ©voilĂ© plus tard selon le Ministre) pour l’ARCOM
đŸ„‰
Un label d’interopĂ©rabilitĂ© pour l’ARCEP, dont on ne connaĂźt toujours pas les contours. 

Pour opérer son business dans le numérique en France, faudra-t-il passer obligatoirement par leurs guichets pour obtenir un tampon ?

đŸ€”
Ce qui n’est pas clair et sincĂšrement inquiĂ©tant, c’est ce qu’il adviendra des entreprises qui ne pourront pas ou ne voudront pas passer les certifications de ces diffĂ©rents organismes. Seront-elles privĂ©es d’accĂšs au marchĂ© ou cantonnĂ©es Ă  des marchĂ©s moins rĂ©munĂ©rateurs ?
đŸ‘šâ€đŸ’»
Face Ă  la concurrence internationale, et j’en sais quelque chose, quel entrepreneur souhaitera se noyer dans des certifications lourdes et complexes au risque de perdre tous ses ingĂ©nieurs sans aucune garantie de business ?

D’autre part, ces nouvelles missions sont loin de leurs compĂ©tences d’origine.

đŸ›ïž
L’ARCOM est nĂ©e de la fusion du CSA et de l’HADOPI. Elle peut donc avoir une forme de lĂ©gitimitĂ© sur la rĂ©gulation des rĂ©seaux sociaux audiovisuels comme Youtube, mais pas sur les outils techniques d’authentification ou les algorithmes des plateformes qui relĂšvent du domaine du logiciel.

Ses dĂ©cisions vont-elles impacter le code des acteurs du numĂ©rique ? A-t-elle dĂ©jĂ  les compĂ©tences pour le faire en interne? 

đŸ›ïž
La mĂȘme question peut se poser pour l’ARCEP chargĂ©e de rĂ©guler les rĂ©seaux, c’est-Ă -dire la couche de base OSI. Avec l'interopĂ©rabilitĂ© du Cloud, elle va devoir juger de la pertinence du code et des APIs et choisir un standard technique. 

Quel sera-t-il ? Est-ce que cela sera celui des GAFAM ? Que feront les acteurs, notamment ceux du logiciel libre, qui se basent sur d’autres standards techniques ? Seront-ils exclus du marchĂ© ? 

☎
Veut-on crĂ©er l’URSS du Cloud ? 

Comme me le disait un spĂ©cialiste du secteur, l’ARCEP a hĂ©ritĂ© d’un gros dossier en plus de ses compĂ©tences traditionnelles. Rappelons que le marchĂ© des tĂ©lĂ©coms ne compte en rĂ©alitĂ© que 5 fournisseurs : Ericsson, Nokia, Huawei, ZTE et Samsung. Les trois derniers n’existent que par un soutien important de leurs pays d’origine. C’est un marchĂ© de gros. 

Dans le monde du Cloud, nous avons certes quelques gĂ©ants mais aussi un Ă©cosystĂšme trĂšs actif avec des petits acteurs. Parfois trois ingĂ©nieurs construisent la petite brique logicielle qui change tout. Attention Ă  ne pas tout casser en dĂ©courageant ces acteurs de rĂ©aliser leurs projets en France. 

Code is law or law is useless new code ? 

Pour la premiĂšre fois, nous allons voter une Loi qui oblige Ă  changer les pratiques techniques dans une direction qui a Ă©tĂ© choisie dans une forme d'opacitĂ©. Pratiques techniques que seuls ceux qui auront leurs entrĂ©es, c’est-Ă -dire les plus gros, pourront faire Ă©voluer Ă  leur avantage.  

đŸ› ïž
C’est une dĂ©cision lourde de sens car aucun pays ne mĂ©lange loi et technique. La loi est longue Ă  changer alors que la technique change rapidement. C’est pour cela la Loi doit se limiter Ă  donner une direction et Ă  fixer des rĂšgles. À vouloir trop prĂ©ciser, on finit par Ă©touffer la technologie au lieu de la laisser vivre.

Quant Ă  l’idĂ©e que la France pourrait servir de modĂšle pour le reste du monde, cela me rappelle le format SECAM de la tĂ©lĂ©vision. La France avait son propre standard, le reste de l’Europe le sien et les États-Unis, le leur. Seuls quelques gĂ©ants du tĂ©lĂ©viseur comme Sony supportaient les trois standards. 

👉
Promouvoir trop vite des standards propriĂ©taires, sans garanties qu’ils seront a minima adoptĂ©s au niveau europĂ©en, est un risque financier Ă©norme pour les acteurs de Cloud français. Par contre, les GAFAM eux sauront s'adapter Ă  ces standards. La mise en conformitĂ© est l’apanage des grandes entreprises.
Diffusion mondiale du format S
3ïžâƒŁ
Enfin la troisiĂšme chose que j’ai comprise, c’est qu’un petit bout de texte pouvait sceller l’espoir d’une vraie souverainetĂ© numĂ©rique en France. 

La question est simple : si on hĂ©berge des donnĂ©es de santĂ© ou autres donnĂ©es sensibles, peut-on continuer Ă  le faire chez les GAFAM comme le font Doctolib ou le Health Data Hub? 

👉
Un article 10 Bis A dĂ©posĂ© par la sĂ©natrice Catherine Morin-Desailly et votĂ© Ă  l’unanimitĂ© lors du passage de la Loi au SĂ©nat dit clairement que l'hĂ©bergement ne peut se faire que sur un service de Cloud europĂ©en.

Le gouvernement est opposé à cet article et sa majorité a proposé des amendements pour le retirer de la Loi SREN.

✋
Pendant les universitĂ©s d’étĂ© d’Hexatrust, Jean-Nöel Barrot a demandĂ© solennellement Ă  Philippe Latombe qui souhaite le maintenir, dans son discours d’introduction, de ne pas le faire. 
🆕
Update : l'article a été retiré.
Avec l’activiste Max Schrems et le dĂ©putĂ© Philippe Latombe juste aprĂšs le discours du Ministre.
👉
Son argument est que la France nĂ©gocie quelque chose de similaire au niveau europĂ©en (la norme EUCS) et qu’il ne faudrait pas “brusquer” les autres pays. 

Ce Ă  quoi la SĂ©natrice Catherine Morin Desailly m’explique qu’au contraire, un vote favorable Ă  cet amendement du Parlement français serait un levier extraordinaire pour le Ministre dans ses nĂ©gociations

👉
Mais pas pour les services hébergeants des données sensibles chez les GAFAM qui seraient obligés de changer pour des services européens

Les versions sous licences des services des GAFAM qui pourraient rĂ©pondre au test d’immunitĂ© aux lois d'espionnage amĂ©ricaines ne sont pas encore prĂȘtes. En off, on parle de 2025 ! 

Dilemme. 


Une loi peut-elle organiser un marchĂ© sans bureaucratiser ou limiter les innovations technologiques des acteurs ? 

C’est possible. D’une certaine maniĂšre, la loi SREN n’est pas diffĂ©rente de la loi Dadvsi en 2004 qui devait rĂ©guler l’industrie de la musique en ligne. 

Il y a beaucoup d’enseignements Ă  en tirer, surtout sur ce qu’il ne faut pas faire. 

đŸ’Ÿ
Relire mon étude sur les modÚles économiques du P2P pour vous replonger dans la période !

Musique en ligne 2004 : 

le marché de la musique en 2004

Nous avions 3 types d’acteurs : 

đŸŽč
Les Majors dominaient le marché et étaient opposés au MP3 et au P2P.
🎾
Les labels indĂ©pendants, dont certains reprenaient les arguments des Majors sans en avoir la force Ă©conomique, et ceux qui voulaient ĂȘtre vĂ©ritablement indĂ©pendants. 
đŸ“»
Et puis il y avait les effets de bord, les Webradios et bien sĂ»r, le tĂ©lĂ©chargement illĂ©gal en P2P trĂšs populaire car il n’existait pas de solutions lĂ©gales dignes de ce nom. 

J’avais proposĂ© Ă  l’époque que la loi Davdsi fasse trois choses : 

1ïžâƒŁ
Qu'elle donne aux Majors les moyens de lutter contre la diffusion illĂ©gale en amont des sorties (qui Ă  la diffĂ©rence du back catalogue posait un vrai problĂšme Ă©conomique) 
2ïžâƒŁ
De soutenir les labels indĂ©pendants dans leur numĂ©risation et leur donner les moyens de s'autodistribuer ou de tester d’autres modĂšles, car face aux gigas plateformes de l’époque comme Apple, ils ne faisaient pas le poids. Warp records a lancĂ© Bleep.com en Angleterre pour la musique Ă©lectronique. Aux États-Unis, on a Bandcamp. En Allemagne, SoundCloud (Disclosure : je suis un des premiers investisseurs). On n’a pas vraiment d’acteurs en France Ă  ma connaissance. 
3ïžâƒŁ
Mettre en place une licence lĂ©gale pour permettre le financement du back catalogue qui circulait de toute façon sur les rĂ©seaux. D’autant plus qu’à l’époque, l’enregistrement de musique sur CD ou disque dur Ă©tait lĂ©gal (droit Ă  la copie privĂ©e) sauf pour
 les musiques qui n’étaient pas sorties d'oĂč ma proposition pour les Majors.

À l'Ă©poque, empĂȘcher toute copie voulait dire supprimer la rĂ©munĂ©ration pour copie privĂ©e et donc priver l’industrie d’une manne importante. Et il n’était pas possible d'empĂȘcher le tĂ©lĂ©chargement P2P qui s’appuie sur une base lĂ©gale (mĂȘme si contestĂ©e Ă  l’époque). 

👎
La loi Dadvsi a fait le pari de la musique téléchargée avec des verrous anti-copie.

Elle n’a pas su lĂ©gifĂ©rer clairement sur le sort des Webradios en streaming. Elle est rapidement devenue totalement anachronique car le marchĂ© de la musique a Ă©tĂ© profondĂ©ment bouleversĂ© par l’arrivĂ©e du streaming.

💰
Les majors qui ont senti le vent tourner et sont devenus actionnaires des grands services de streaming.
👎
À l’inverse, les artistes et labels indĂ©pendants n’ont pas pu profiter de ces opportunitĂ©s.
🎬
Heureusement que le CinĂ©ma français n’a pas fait les mĂȘmes erreurs (il en a fait d’autres). De plus, il avait le CNC et l’exploitation en salle pour maintenir son industrie, sinon il aurait Ă©tĂ© lui aussi dĂ©vorĂ© par les grandes plateformes de streaming. 

Personne Ă  l’époque n’avait imaginĂ© que le streaming deviendrait le principal moyen d’écouter de la musique. 

đŸ€Š
Si l’on avait appliquĂ© une licence lĂ©gale Ă  la Webradio, comme je l’avais proposĂ© Ă  l’époque Ă  Nicolas Sarkozy (lors d’une rĂ©union sur la musique en ligne oĂč Pascal NĂšgre avait monopolisĂ© la parole), nous aurions pu dĂ©velopper un modĂšle plus Ă©quitable pour le streaming.
âžĄïž
La morale de l’histoire c'est qu'il ne faut jamais insulter l’avenir. La loi doit ĂȘtre un facilitateur de l’écosystĂšme prĂ©sent et futur. C'est ça la vraie difficultĂ©.

Quid du Cloud ? 

Si j’étais le lĂ©gislateur, je m’assurerais de permettre Ă  plusieurs marchĂ©s d’ĂȘtre viables. Des marchĂ©s qui existent dĂ©jĂ , et d’autres Ă©mergents . Si on les fige par la loi, alors on prend un risque. 

Pour expliquer ce qui est en jeu, j’ai fait quelques schĂ©mas sur ma tablette. 

Le marché du Cloud en 2019

Marché du Cloud 2019
  1. Les GAFAM, qui  sont trĂšs populaires chez les startups et les grands groupes. Ils sont massivement aidĂ©s par les États-Unis (plusieurs dizaines de milliards de dollars de commandes pour construire les clouds de la dĂ©fense, du commerce et de la CIA)
  2. Les acteurs français et europĂ©ens du Cloud qui sont souvent en sous-financements et qui ont besoin de contrats pour continuer Ă  embaucher des ingĂ©nieurs et des vendeurs. Il faut les soutenir avec la commande publique et leur donner des garanties qu’ils seront bien choisis sur les marchĂ©s des donnĂ©es sensibles. 
  3. Les plus petits acteurs et le monde du logiciel libre qui rĂ©pondent souvent Ă  des besoins non traitĂ©s par les gros et qui gĂ©nĂ©ralement font la vitalitĂ© technologique d’un pays. 
👎
Le Ministre du numĂ©rique de l’époque, CĂ©dric O, n’était pas certain que les acteurs français Ă©taient capables de rivaliser avec les gĂ©ants de la Silicon Valley. Il avait oubliĂ© que son rĂŽle n’était pas de porter un jugement mais de rĂ©Ă©quilibrer le marchĂ©. 
👉
C’est ce que Bruno Le Maire aurait dĂ» faire avec sa doctrine Cloud au centre. Mais il va dans une autre direction. Il dĂ©cide de marier les GAFAM avec les grandes entreprises françaises pour lancer des solutions de Cloud GAFAM sous licence.

Mais un cloud sous licence est trĂšs compliquĂ©, car il faut dupliquer les services. Les retards s’accumulent. On parle de 2025 pour son lancement commercial.

Le marché du Cloud au Centre en 2021 :

marché du cloud en 2021

ProblĂšme soulevĂ© par de nombreux acteurs : les GAFAM sont soumis aux lois d’espionnage extraterritoriales amĂ©ricaines. Peut-on vraiment y mettre des donnĂ©es sensibles ? 

👉
C’est pour cela que l’ANSSI a crĂ©Ă© le label Secnum Cloud. 

Ce label introduit dans sa version 3.2 la question de l’extraterritorialitĂ©. Si les Cloud GAFAM sous licences passent le test, alors ils auront accĂšs aux marchĂ©s protĂ©gĂ©s de l’État. 

Il y a Ă©galement un effet de bord de Secnum Cloud, trĂšs coĂ»teux en temps et en argent, qui empĂȘche les petits d’entrer sur le marchĂ© protĂ©gĂ© de l’État.

👉
Juste avant les Ă©lections, pour apaiser les critiques, un budget a Ă©tĂ© allouĂ© aux petites startups pour couvrir les frais de certification de 2023 . 

Reste le problĂšme des offres de cloud  des GAFAM qui ne seraient pas fournies sous licence Ă  des acteurs français (Offres GAFAM classiques) et qui ne pourrons jamais passer le test d’immunitĂ© aux lois extraterritoriales de Secnum Cloud.

đŸ‡ș🇾
Pour que cela soit le cas, il faudrait que l’application de la loi FISA 702 aux États-Unis change vis-Ă -vis des donnĂ©es des EuropĂ©ens, ce qui ne sera surement pas le cas un an avant les Ă©lections amĂ©ricaines. La jurisprudence Schrems II est claire, si une sociĂ©tĂ© utilise les GAFAM pour stocker des donnĂ©es, elle est en violation du RGPD.

La PrĂ©sidente de l’Europe, Ursula von der Leyen s’applique Ă  rĂ©gler le problĂšme avec un nouvel accord. En attendant que Max Schrems fasse Ă  nouveau casser ce dernier. Allons-nous vers un Schrems III? ? 

Max Schrems

Pour ceux qui veulent comprendre tout cela plus en dĂ©tail, lisez mon ebook “Lettre Ă  ceux qui veulent faire tourner la France sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre”. 


La loi SREN et son impact sur le Cloud 2023 :

Marché du Cloud avec la loi SREN

Pour équilibrer le marché du Cloud, la loi SREN pourrait faire trois choses :

1ïžâƒŁ
Renforcer les exigences vis-Ă -vis de l'offre GAFAM classique en les excluant clairement du marchĂ© de l’hĂ©bergement des donnĂ©es sensibles. C’est l’enjeu du fameux article 10 Bis A. Si un jour la loi extraterritoriale sur l’espionnage amĂ©ricain change, alors ils pourront tenter de passer le test Secnum Cloud
2ïžâƒŁ
Sanctuariser l’accĂšs aux acteurs du cloud français et europĂ©ens en leur flĂ©chant la commande publique et en leur donnant une visibilitĂ© plus affirmĂ©e.
3ïžâƒŁ
Faciliter l’accĂšs au marchĂ© des petits acteurs qui aujourd’hui se sentent rejetĂ©s par loi. Un comble !
La bureaucratie est l'ennemie de l'innovation. 

Conclusion provisoire

J’ai toujours pensĂ© que pour les petits Ă©diteurs qui vont travailler avec des hĂ©bergeurs dĂ©jĂ  certifiĂ©s Secnum Cloud, une procĂ©dure plus lĂ©gĂšre devrait exister.

💡
Un Secnum Lite, qui serait une procédure beaucoup plus légÚre, pensée pour les petites équipes et pour le logiciel libre qui est un outil important de notre résilience.

Il faut apprendre Ă  lĂ©gifĂ©rer en ayant confiance dans le futur et dans la crĂ©ativitĂ©. C’est ce que l’informatique a toujours su faire.

À vouloir trop bloquer le marchĂ© du Cloud dans le prĂ©sent, on l’empĂȘche d’avoir un futur. 

Devenir membre

Soutenez Cybernetica. Recevez nos 6 essais et tous nos bonus. Sortez du prĂȘt-Ă -penser de la Tech.

S’abonner

Lire aussi :

🟱 SouverainetĂ© numĂ©rique (1960-2022)
La France peut-elle encore préserver sa souveraineté numérique ?
Comment la France s’est vendue aux GAFAM ?
1er Volet de ma Trilogie sur la souveraineté numérique parue dans Le Point.
🟱 Lettre à ceux qui veulent faire tourner la France sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre.
DeuxiÚme volet de ma trilogie sur la souveraineté numérique.

Super ! Vous vous ĂȘtes inscrit avec succĂšs.

Bienvenue de retour ! Vous vous ĂȘtes connectĂ© avec succĂšs.

Vous vous ĂȘtes abonnĂ© avec succĂšs Ă  Éditions Cybernetica.

SuccĂšs ! Consultez votre email pour obtenir le lien magique de connexion.

SuccÚs ! Vos informations de facturation ont été mises à jour.

Vos informations de facturation n'ont pas été mises à jour.